Addiction à la cocaïne
Dernière modification : 04.10.2021
La cocaïne ("blanche", "C","coco", "coke", "crack") est un puissant stimulant du système nerveux central. Elle rend le sujet plus alerte, plus énergique et parfois euphorique. C'est également un vasoconstricteur périphérique.
Sémiologie
Les effets d'une intoxication aiguë à la cocaïne sont des effets stimulants et euphorisants :
- Euphorie ;
- Sensation de bien-être, augmentation de l’énergie ;
- Idées de grandeur ;
- Tachypsychie ;
- Désinhibition ;
- Hypervigilance ;
- Augmentation de la concentration ;
- Anorexie ;
- Eveil sensoriel ;
- Augmentation de l’intérêt et de l’excitation sexuelle ;
- Insomnie ;
- Tachycardie, hypertension artérielle, mydriase, pâleur cutanée.
Son effet est suivi d'une dysrégulation hédonique (« descente ») caractérisée par une dysphorie, une asthénie, une irritabilité, une diminution de l’estime de soi et une anxiété.
L'usage à risque de cocaïne est :
- tout usage de cocaïne ne répondant pas aux critères d’un trouble lié à l’usage.
Parmi les troubles liés à l’usage de cocaïne on distingue :
- l'usage de cocaïne nocif,
- la dépendance à la cocaïne.
Le syndrome de sevrage en cocaïne se caractérise par :
- une humeur dysphorique, une asthénie, des troubles du sommeil à type d’ hypersomnie , une augmentation de l’appétit, un ralentissement psychomoteur ou une agitation ,
- on note souvent des comportements de prise d’alcool, de cannabis, d'opiacés ou des médicaments psychotropes pour gérer le sevrage.
Complications
Psychiatriques :
- Trouble dépressif,
- Tentatives de suicide,
- Épisodes délirants aigus induits,
- Attaques de panique induites,
Non-psychiatriques :
- Cardiovasculaires (syndrome coronarien aigu, troubles du rythme cardiaque, dysfonction ventriculaire gauche, dissection aortique, thromboses artérielles et veineuses),
- Neurologiques (AVC ischémique ou hémorragique, crises convulsives, troubles cognitifs (usage aigu : amélioration artificielle et ponctuelle des capacités cognitives / usage chronique: altération des capacités attentionnelles, mnésiques, des fonctions exécutives, atrophie des régions préfrontales et temporales)),
- Pulmonaires (bronchospasme, pneumothorax, hémorragies, Syndrome respiratoire aigu suite à l’inhalation),
- ORL, lors d’un usage chronique par voie nasale (lésions de la cloison nasale et du palais, infections naso-sinusiennes liées aux lésions de la cloison nasale),
- Infectieuses (infections virales (VIH, VHB, VHC), bactériennes (abcès locaux, endocardites, pneumopathies, bactériémies), infections sexuellement transmissibles),
- Association de la cocaïne avec de l’alcool (augmentation de la consommation et de l’envie de consommer, syndrome coronarien aigu, arythmie cardiaque, cardiomyopathies, risque d’AVC, augmentation des accidents de la route),
- Grossesse (RCIU, infarctus placentaire, syndrome de sevrage des nouveau-nés).
Évaluation
Évaluer la consommation :
- quantité hebdomadaire,
- fréquence hebdomadaire,
- autres substances consommées (alcool, médicaments, autres drogues)
Dépister les complications et comorbidités.
Conduite à tenir
Toute consommation de cocaïne doit faire adresser à un addictologue :
- favoriser l'alliance thérapeutique, d'impliquer l'entourage si possible,
- intervention brève pour rappel des risques de l'usage (préférer la voie intra-nasale, ne pas partager son matériel et éviter les associations avec d’autres produits).
- information sur les ressources et lieux d'aides disponibles,
- prise en charge des comorbidités psychiatriques et non psychiatriques.
La stratégie est celle de la réduction des risques et des dommages.
Interventions psychosociales :
- Entretien motivationnel.
- Thérapie cognitive et comportementale pour la prévention des reprises du mésusage .
Traitement médicamenteux :
- Le traitement de l’intoxication aiguë ou du sevrage en cocaïne est symptomatique
- il n'existe aucun antidote spécifique du surdosage en cocaïne.
- Aucun médicament n'a d'autorisation de mise sur le marché en France pour le traitement de l' usage nocif et de la dépendance
Les traitements par benzodiazépines sont à éviter.
Références
The Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (5th ed.; DSM–5; American Psychiatric Association [APA], 2013).
AESP, CNUP, & CUNEA. (2021). Référentiel de Psychiatrie et Addictologie (3e édition conforme au nouveau programme) Psychiatrie de l’adulte. Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Addictologie (Presses Universitaires François Rabelais).
Observatoire Français des drogues et des toxicomanies (OFDT)